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Le thème de l’anthropisation est particulièrement important en Méditerranée où la forêt a toujours été un lieu de vie pour les humains qui y ont construit et reconstruit pendant des millénaires des mosaïques de paysages culturels qui se sont succédé ou surimposé les uns aux autres. C’est au point qu’on peut dire que la forêt méditerranéenne a co-évolué avec les humains. L’accent est mis sur ces deux facettes de l’anthropisation des écosystèmes forestiers que sont d’une part les bienfaits qu’une anthropisation bien conduite apporte à la société, mais d’autre part les dégâts que causent les excès et mauvaises pratiques de gestion. Sans parler des conséquences à attendre de cette forme extrême d’anthropisation que sont les dérèglements du climat. L’hétérogénéité des paysages et habitats forestiers méditerranéens explique pourquoi les processus d’anthropisation sont eux-mêmes de nature et d’intensité très variées en fonction de multiples facteurs, notamment la diversité, dans le temps et dans l’espace, des besoins socio-économiques des populations humaines. Avec ses innombrables faciès et formes de gestion, à commencer par un agro-sylvo-pastoralisme millénaire, les bienfaits apportés par ces espaces sont infinis car ils sont contexte-dépendantes et spécifiques à chaque époque et à chaque région. Ces bienfaits ne se limitent pas au bois, ressource essentielle, mais aussi à de multiples autres aménités de récolte et de cueillette. Le revers de la médaille est qu’une anthropisation excessive du domaine forestier méditerranéen a bien souvent conduit au délabrement des sols et un appauvrissement des communautés végétales et animales. Malgré quelques beaux exemples de reboisements réussis, cette forme d’anthropisation est loin d’être toujours favorable aux dynamiques forestières. Il est difficile de prévoir comment réagira la forêt méditerranéenne aux conséquences des dérèglements climatiques, forme extrême d’anthropisation. Espérons que, comme elle l’a toujours fait, la forêt fasse preuve de résistance et de résilience face aux assauts de ces dérèglements. Face à ces incertitudes, une politique de bon sens consiste gérer la forêt « en douceur » selon la thématique One Health, notamment en éclaircissant, rajeunissant et diversifiant les peuplements existants.
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