Cycle et flux d’eau à large échelle - Eau verte et bleue et le rôle des forêts

L’eau sur terre suit un cycle évaporation/condensation/précipitation/écoulement se déroulant à l’échelle du globe. Ce cycle implique tous les compartiments physiques de l’hydrosystème (océans, atmosphère, continents) mais également la biosphère. L’eau douce, disponible pour les écosystèmes et l’homme sur les continents, ne représente qu’une très faible partie de la masse d’eau totale mise en jeu dans ce cycle et celle-ci est régulée par des flux mettant en jeux des interactions fortes avec la biosphère, en particulier la végétation, sur les continents. De façon schématique, cette eau douce continentale se partage entre une « eau bleue », eau facilement disponible s’écoulant dans les rivières et les nappes et une « eau verte », contenue/retenue dans le sol. Cette dernière est une véritable trame liquide sur terre, indispensable à la végétation, mais également support essentiel d’un ensemble de régulations écosystémiques. Eaux vertes et bleues et leurs liens connaissent actuellement une perturbation forte de leur régulation à l’échelle globale, modifiant leur régime naturel, par l’utilisation quantitative massive par l’homme mais également par des modifications d’usage des surfaces (comme la déforestation). Les forêts interviennent fortement dans le cycle hydrologique à la fois sur l’eau verte et bleue et sur les différentes composantes du bilan hydrique : évapotranspiration, infiltration et stockage de l’eau dans le sol, ruissellement et eau utile aux écoulements, drainage et recharge des nappes et sur la distribution des pluies. Ces conséquences sont différentes suivant l’échelle considérée, du petit bassin versant aux très grands bassins forestiers. Une partie de ces conséquences, à grande échelle, passe pour des grands bassins forestiers par le recyclage continental de l’évapotranspiration en précipitations. Il reste encore cependant des incertitudes sur les couplages entre petite échelle et grande échelle, en lien avec la reforestation, nécessitant d’améliorer mesures et modèles.