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Les forêts anciennes sont d’un grand intérêt pour la conservation de la biodiversité, en particulier dans les paysages méditerranéens sujets aux perturbations. Les hêtraies méditerranéennes sont des formations originales car isolées du reste de l’aire de répartition du hêtre (Fagus sylvatica L.). Cependant, l’origine du maintien de ces hêtraies au cœur de paysages méditerranéens plus ouverts est mal connue. Notre étude porte sur deux hêtraies méditerranéennes en situation d’anomalie au sein du biome méditerranéen : la hêtraie de la Sainte-Baume et la hêtraie de la Massane. Deux études pédoanthracologiques ont été menées dans le but d’évaluer l’origine, la trajectoire écologique à long terme et les processus qui peuvent expliquer le maintien de ces ensembles forestiers remarquables à une échelle très locale. Les identifications taxonomiques des charbons de bois ont été complétées par des datations AMS. Les résultats montrent que la hêtraie de la Sainte-Baume doit son maintien à la combinaison de deux facteurs, la présence d’une falaise et la sacralisation du site, investi dès le Moyen Âge par des religieux, assurant sa résilience sur le long terme. En revanche, la hêtraie de la Massane est le résultat d’une pression anthropique sélective sur la hêtraie-sapinière, mise en place lors de la recolonisation post glaciaire, et dirigée principalement à l’encontre de sapin (Abies alba). Le potentiel des forêts anciennes méditerranéennes en tant que points de référence pour la conservation de la biodiversité est lié à l’identification et au maintien des facteurs biotiques et/ou abiotiques à une échelle locale qui ont permis leur survie.
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