Le cèdre de l’Atlas au Maroc et l’avenir face aux processus de dégradations anthropiques et climatiques

Les tendances climatiques des cédraies se situent dans les fourchettes des projections climatiques 2016-2035 du GIEC pour le Maroc. Elles sont caractérisées par une augmentation de la fréquence des années sèches, une tendance à la baisse des précipitations et la réduction des ressources hydriques et zones humides naturelles. De même, les processus de dégradation des forêts s’identifient à une demande sociétale supérieure à l’offre écosystémique combinée avec la tendance au réchauffement. Depuis 2001, plusieurs impacts sont observés dans la cédraie marocaine, dont essentiellement la perte de vitalité par perte foliaire, une extension spatiale du dépérissement, l’extension du chêne vert au détriment du cèdre pour certains massifs, une réduction notable de la croissance et l’accroissement des incendies en zone rifaine. A cela s’ajoute l’apparition de modifications du comportement de certains insectes, en l’occurrence Phaenops marmottani, un bupreste en gradation au Moyen Atlas. Face à ces processus, les stratégies évolutives « Programme Forestier National 2000-2020 et Stratégie 2020-2030 » ont permis de lancer des actions et mesures dont les plus importantes sont résumées dans le présent article. Il s’agit, entre autres, de la mise en place du Réseau National d‘Aires Protégées et de la Réserve de la biosphère du cèdre de l’Atlas, du développement de l’aménagement forestier concerté, de la révision et l’adaptation des plans d’aménagement et de gestion des cédraies dépérissantes. Ces éléments, soutenus par un arsenal institutionnel et réglementaire, ont permis d’assurer une meilleure conservation et valorisation des cédraies dans un cadre participatif et partenarial.