Diversité génétique des cèdres

Cet article fait la synthèse des connaissances sur la diversité génétique des cèdres. Du point de vue de la phylogénie du genre Cedrus, les études génétiques différencient clairement une espèce himalayenne, C. deodara, et deux espèces méditerranéennes, C. atlantica à l’Ouest et C. libani à l’Est à laquelle se rattache C. brevifolia. Ce dernier taxon mérite néanmoins d’être identifié comme tel du point de vue de la gestion et de la conservation des ressources génétiques. Les cèdres sont des espèces de montagne, leur distribution fragmentée du fait de la topographie, dans certains cas renforcée par les impacts humains, façonne la diversité génétique au sein de chacune des espèces. Différents mécanismes conduisent à une évolution de la diversité génétique des cèdres, tant dans leurs aires d’origine que dans les zones d’introduction : on en voit par exemple les premiers signes chez le cèdre de l’Atlas introduit en France. Les cèdres représentent des ressources génétiques de grande « valeurs » (au sens large, marchandes et non marchandes, pour l’homme et pour l’écosystème) pour les forêts méditerranéennes. Ces ressources génétiques peuvent être menacées dans leur aire d’origine, tandis que l’intérêt pour leur utilisation s’accroît dans les zones d’introduction, notamment en France comme essence de diversification face au changement climatique. Des actions de conservation et de gestion durable de ces ressources génétiques sont donc nécessaires dans les aires d’origine et dans les zones d’introduction.