Peut-on gérer les romarins pour améliorer leur santé et leur floraison ?

Ces dernières années, les phénomènes de dépérissement de la végétation méditerranéenne se sont multipliés en lien avec l’augmentation des sécheresses estivales. En parallèle, une diminution des floraisons et une chute de la quantité et diversité des pollinisateurs ont pu être observés. C’est le cas dans les garrigues à romarin sur le massif de la Côte Bleue, occasionnant des problèmes de compétition entre abeilles domestiques et sauvages, et des baisses de production de miel. Afin de tester si une gestion adaptée de la végétation pourrait améliorer la croissance, la santé et le niveau de floraison des romarins, un dispositif expérimental de 18 placettes a été mis en place selon 3 modalités de traitement (taille haute à 70% de la hauteur totale du romarin, taille basse à 50%, témoin) et 2 niveaux de fertilité du sol (fertile et mauvais). A l’issue de la première saison de végétation, la santé des romarins taillés ne s’est pas améliorée, et logiquement, la coupe qui élimine de nombreux rameaux a drastiquement réduit la floraison. Mais dès la deuxième année, la taille en position haute a nettement amélioré leur santé sur les sols fertiles avec une reprise des floraisons ; cet effet positif est encore observable après 5 ans de suivi, date à laquelle ils ont presque retrouvé leur hauteur initiale. Cependant, la coupe augmente aussi le risque de mortalité des pieds (notamment en taille basse), a un impact moins visible en conditions peu fertiles. L’effet de la coupe sur la floraison dépend aussi beaucoup des années, les fortes sécheresses la réduisant fortement dans tous les cas. Cet effet positif de la gestion des romarins comporte donc des précautions dans la hauteur de la coupe et doit être confirmé par un suivi à plus long terme.