Année : 2022
Auteur(s) : VENNETIER M.
Référence : T. XLIII, n°2, 2022, pp. 123-130.
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Résumé
La forêt méditerranéenne est réputée très riche en biodiversité, notamment en plantes. Mais c'est un système complexe dont nos yeux ne voient directement qu'une infime partie : les arbres d'abord, 3 à 12 espèces au mieux par hectare dans nos régions, pour quelques dizaines à quelques milliers d'individus. Les plantes supérieures ensuite, quelques dizaines à 100 espèces et parfois plusieurs dizaines de milliers d'individus à l'hectare. Enfin des grands animaux complètent le tableau, par dizaines d'espèces parfois : oiseaux, mammifères, reptiles…. Mais regardons de plus près. A la loupe déjà, la vie est beaucoup plus riche : fourmis, termites et autres micro-insectes, arachnides, champignons, vers… C'est au mètre carré que l'on va trouver des milliers ou dizaines de milliers d'individus, soit des millions d'individus à l'hectare pour quelques centaines à plus de mille espèces. Au microscope, la biodiversité augmente exponentiellement : dans chaque gramme d'humus forestier, les bactéries se comptent par dizaines ou centaines de millions (pour plusieurs milliers d'espèces), les champignons, protozoaires et microalgues par dizaines ou centaines de milliers. Soit ensemble, par mètre carré, des dizaines de milliards d'individus, et à l'hectare jusqu'à des dizaines de milliers de milliards… Et bien qu'ils soient encore très mal connus et peu étudiés, les virus seraient encore bien plus nombreux que les bactéries. La richesse du sol est la clef de cette incroyable diversité, et réciproquement cette diversité et abondance, et l'activité de tous ces êtres minuscules, conditionnent ensemble la fertilité du sol, sa qualité, et donc la vie et survie de la forêt, sa productivité, sa capacité à fixer du carbone, à capter l'eau et à nous rendre tant d'autres services. Protéger le sol est donc une nécessité absolue dans la gestion et dans la restauration des forêts (mais c'est vrai aussi pour tous les sols agricoles et urbains du monde). Il reste beaucoup à faire pour connaître et comprendre cette infinie biodiversité cachée et son fonctionnement, pour mieux la protéger ou la reconstituer.
Sommaire de la revue
- T. XLIII, n°2, 2022, pp. 111-122. - La disputatio de Quillan : le cèdre de l'Atlas est-il une essence exotique, envahissante et inflammable ?
- T. XLIII, n°2, 2022, pp. 123-130. - « L'essentiel est invisible pour les yeux » (Saint Exupéry) Application à la biodiversité des sols forestiers
- T. XLIII, n°2, 2022, pp. 131-140. - Contribuer à la conservation de la barbastelle d'Europe par la sylviculture Cas d'une hêtraie des Alpes du Sud
- T. XLIII, n°2, 2022, pp. 141-148. - Étude sur le potentiel de l'huile de pistachier lentisque
- T. XLIII, n°2, 2022, pp. 149-150. - Nos retrouvailles
- T. XLIII, n°2, 2022, pp. 151-152. - Une nuit dans la Gardiole
- T. XLIII, n°2, 2022, pp. 153-154. - La folle fuite
- T. XLIII, n°2, 2022, pp. 155-156. - Lentes échappées
- T. XLIII, n°2, 2022, pp. 99-110. - Des hommes et des forêts en Méditerranée