Des hommes et des forêts en Méditerranée

Situé à la confluence de trois continents et bénéficiant de bioclimats particuliers, le Bassin méditerranéen est un haut lieu de biodiversité, notamment en certains « points chauds » localisés en milieu montagnard et sur les îles. Comme partout dans le monde la biodiversité s’érode mais reste élevée, y compris grâce au grand nombre de races et d’écotypes issus de processus de domestication des plantes et des animaux initiés par les sociétés humaines depuis le Néolithique. Les relations entre les humains et le milieu naturel sont complexes et parfois difficiles à interpréter, au point que pour certains l’action humaine a surtout été négative alors que pour d’autres, elle contribua à enrichir le milieu et améliorer les conditions de vie des sociétés humaines. L’espace méditerranéen fut occupé, aménagé, mais aussi dégradé par les nombreuses civilisations qui s’y sont succédé pendant des millénaires et qui connurent des hauts et des bas dont les conséquences sur le milieu naturel furent importantes. Plusieurs formes d’aménagement des territoires ont abouti à la création de « paysages culturels » spécifiques à la région. La forêt méditerranéenne a, pendant des siècles, été habitée, jardinée et parcourue par les troupeaux de moutons, de chèvres, parfois de bovins. Outre le bois qui fut exploité depuis les temps les plus reculés pour la construction, le feu, la fabrication du charbon de bois, les verreries, la forêt procure un grand nombre de produits secondaires dont la diversité permit aux populations de vivre en autarcie. L’avenir de la forêt reste incertain, notamment en raison des effets probables des dérèglements climatiques qui risquent d’être particulièrement sévères en pays méditerranéen, mais les outils ne manquent pas pour l’adapter et la préparer aux changements attendus.