Quelles leçons tirer de l’incendie catastrophique de Mati (Grèce) du 23 juillet 2018 ?

Avec 102 morts, l’incendie de Mati (Grèce) du 23 juillet 2018 est incontestablement l’incendie de forêt le plus meurtrier d’Europe de tous les temps. Si de tels évènements sont rares au niveau mondial, il est légitime de s’interroger sur la possibilité qu’une telle catastrophe se produise en région méditerranéenne française, notamment dans un contexte de changement climatique. En s’appuyant sur la documentation technique disponible, il apparaît assez clairement que le bilan tragique final est d’abord la conséquence de défaillances en matière de prévention : urbanisation non maîtrisée en zone sensible, quasi absence de gestion du combustible, usage du feu extrêmement imprudent par vent très fort. C’est aussi la conséquence de dysfonctionnements observés pendant l’intervention : danger sous-estimé malgré les prévisions météo, manque d’anticipation, décisions inappropriées. Il a fallu une accumulation de facteurs aggravants et d’erreurs manifestes pour aboutir à un tel bilan. Sans oublier l’aggravation de situation opérationnelle par la simultanéité de deux incendies.
Un an après le sinistre, le parquet d'Athènes a engagé une procédure pénale pour incendie criminel, homicide et lésions corporelles par négligence, à la fois à l’encontre de l’auteur présumé de l’incendie, coupable d’avoir incinéré des rémanents et des herbes sèches et à l’encontre de 19 autres personnes, dont le commandant du service d'incendie, le gouverneur régional de l'Attique, les deux maires des communes concernées.