Facteurs de vulnérabilité des suberaies algériennes aux incendies de forêts dans le contexte du changement climatique

Le chêne liège (Quercus suber) est considéré comme l’arbre méditerranéen le plus résistant aux feux de forêts grâce à la couche du liège isolante qui protège efficacement les bourgeons et les tissus internes vivants. La stratégie des arbres repose sur la dominance de la régénération végétative de la couronne. En cas de mortalité des tiges, la récupération forestière repose sur la technique de recépage. Cette étude vise à évaluer le taux de survie des souches après une opération expérimentale de recépage réalisée dans la région de Jijel (Est algérien) au printemps 2013 après un feu catastrophique de l’été 2012. Au total 1174 souches ont été retenues dans deux zones (Texana et Aouana). Les résultats montrent que les souches recouvertes de liège mince (liège récolté à moins de 3 ans) ont perdu 97% de leur vitalité. Ceci est expliqué par la forte intensité du feu induite par la charge du combustible et les facteurs du milieu. Les rejets produits des souches survivantes soumis au pâturage sont sans avenir sylvicole (mauvais développement). Ces facteurs rendent les suberaies plus vulnérables aux feux suivants surtout dans le contexte de changement climatique où les feux deviennent plus fréquents.