L’incendie de forêt de Rognac du 10 août 2016 : une catastrophe humaine évitée

Les dégâts ont été importants, 2655 ha parcourus, 26 bâtiments totalement détruits, mais le feu n’a fait aucune victime grave. Ce 10 août, les vitesses de vents annoncées s’élèvent à 90/100km/h et le mistral souffle déjà depuis 2 jours, les taux d’hygrométrie prévus sont très faibles (autour de 20%). La journée est classée en risque « exceptionnel ». Des forces importantes ont donc été prépositionnées. Mais une bonne partie d’entre elles vont être mobilisées sur les feux éclatés dans le secteur industriel de Fos-sur-mer. De plus, une partie des moyens aériens est clouée au sol. Lorsque, à 15h09, le feu de Rognac débute au pied du plateau du massif forestier de l’Arbois, il n’est pas possible de l’empêcher de monter sur le plateau. Dès lors, ce feu se développe sur 14,9 km de longueur avec des vitesses de propagation entre 3200 m/h et 5300 m/h, des sautes de feux à l’avant jusqu’à 1 km, une puissance énergétique équivalente à une tranche de centrale nucléaire. La lutte contre ce feu hors norme se consacre alors à des attaques défensives et la protection des points sensibles et de la population dans l’axe du feu et sur le flanc gauche de la ville de Vitrolles.
Face à de tels feux, la stratégie nationale d’attaque massive des feux naissants ne sera pas suffisante. Il faut donc augmenter la prévention des feux de forêt mais également changer notre échelle de réflexion selon trois axes : l’arrêt du développement de l’urbanisation sur les terrains agricoles ou forestiers ; l’entretien et la culture de la forêt ; la préparation de la population à se protéger elle-même.