Eclaircir est-il suffisant pour favoriser la régénération de taillis de chêne blanc ? Retour sur un dispositif expérimental installé il y a 27 ans en forêt domaniale de Lure (Alpes-de-Haute-Provence)

Eclaircir est-il suffisant pour favoriser la régénération de taillis de chêne blanc ? Retour sur un dispositif expérimental installé il y a 27 ans en forêt domaniale de Lure (Alpes-de-Haute-Provence)

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Résumé

Les taillis de chêne sont la composante dominante des peuplements feuillus en région méditerranéenne française. Cependant, leur régénération est incertaine en particulier pour les taillis les plus âgés. Pour favoriser cette régénération et mieux connaître leur croissance, un dispositif expérimental avait été installé en 1985 dans un taillis avec réserves de chêne blanc en forêt domaniale de Lure, à 1200 m d’altitude (Alpes-de-Haute-Provence). Le dispositif testait différentes coupes d’éclaircie du taillis : éclaircies partielles (témoin ou prélèvement de 10, 20 ou 40% de la surface terrière) ou éclaircies intenses (coupe classique à 100 baliveaux/ha et coupe à blanc). Le dispositif, bien que perturbé en 1998 par une éclaircie, a été remesuré pour partie en 2012. Les résultats montrent que les semis de chêne, bien que présents dans les premières années suivant les coupes, ne se sont pas installés durablement puisque aucune régénération n’a été observée en 2012 dans les différents traitements. En revanche, on note une régénération abondante du hêtre dans les éclaircies partielles et plus modeste dans les éclaircies intenses avec, dans ce dernier cas, une installation plus marquée du pin sylvestre. Le dynamisme du hêtre s’affirme aussi par une croissance soutenue, alors que celle des réserves de chêne (âge 80-90 ans) est faible et que les arbres montrent de très fréquents signes de dépérissement de leur houppier. L’expérimentation de Lure et de précédents travaux montrent, que même si l’installation initiale des semis est possible, leur développement et leur survie sur le long terme sont compromis. Nous concluons à la nécessité d’engager de nouvelles expérimentations pour pouvoir, d’une part, cerner les facteurs de cet échec et, d’autre part, proposer des itinéraires de gestion susceptibles de favoriser la régénération des taillis.


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